Yohanne Lamoulère nous raconte une histoire personnelle. Un récit autobiographique nourri des personnages, des paysages et des usages qui l’entourent ou qui ont marqué son monde. Prises de vue documentaires ou mises en scène, tout se mélange. La vérité, celle de l’auteure, nous déplace vers un univers où sa réalité dépasse la fiction. Qui est cet homme torse nu dans la forêt ? Ce bleu est-il celui de la mer ? Où les gravats de la rue d’Aubagne sont-ils stockés ? Pourquoi Anna a-t-elle été photographiée dans “sa” rue ? Si Zoé est une femme, alors pourquoi Rita se bande t-elle les seins ? Aujourd’hui, que signifie d’avoir 13 ans à Saint-Mauront ? Et comment photographier Marseille en 2019 ? Yohanne répond en prenant une fois encore un chemin détourné. Pour tisser une narration distanciée, sortir du tout colère, il faut s’éloigner, prendre du champ, et peut-être mentir. C’est cette duperie pleine de véracité qui se retrouve face à nos yeux. Le mensonge des corps dans un espace politique de la ville meurtrie, photographié par une artiste fraudeuse, qui la mange des yeux.